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Dans une Société cuirasséemanière d'agir pour ce qui concerne le/la : |
Dans une Société peu cuirasséemanière d'agir pour ce qui concerne le/la :
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Préadolescents et
adolescents
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Préadolescents et
adolescents
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Moins d'indulgence |
Plus d'indulgence. |
Plus de retenue physique dans l'expression affective |
Peu de retenue dans l'expression affective. |
Traumatisation des enfants |
Les enfants ne sont pas traumatisés. |
Phases d'iniciations douloureuses |
Pas de douleur lors des initiations. |
Domination de la famille |
Démocraties des Enfants. |
Lieux de ségrégation sexuelle ou militaire institutionnalisés |
Maisons villageoises mixtes selon les âges de la vie. |
Peu de protection vis-à-vis de l'environnement |
Bonne protection vis-à-vis de l'environnement. |
Peu de prise en compte des besoins |
Bonne prise en compte des besoins. |
Les soins de la prime enfance incombe à la mère
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Les deux parents s'occupent ensembles de leur nourrisson.
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Sexualité
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Sexualité
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Attitude de contrainte, anxieuse |
Disposition au plaisir, permissive. |
Mutilations génitales institutionnalisées |
Absence de mutilations génitales de quelque nature qui soit. |
Tabou de la virginité féminine |
Pas de tabou à la virginité féminine. |
Tabou de la virginité dans les relations |
Pas de tabou virginal dans les relations. |
Sévère censure des rapports sexuels entre adolescents |
Pas de censure dans les amours entre adolescents. |
Tendance à l'homosexualité avec répression de cette tendance |
Absence d'homosexualité ou peu censurée. |
Tendance à l'inceste accompagné d'un tabou sévère |
Absence d'inceste ou très puissant tabou autour de l'inceste. |
Concubinage et prospérité de la prostitution
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Absence évidente de concubinage et de prostitution.
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La femme
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La femme
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Limitation de la liberté |
Davantage de liberté. |
Statut d'infériorité, assujettisation |
Égalité de statut avec l'homme. |
Tabou autour du sang vaginal (sang d'hymen, oestral, de parturiente) |
Pas de tabou relatif au sang de la féminité. |
Pas de choix possible de l'époux |
Libre dans le choix d'un époux. |
Impossibilité de divorcer de son propre chef |
Divorce possible selon sa propre volonté. |
Contrôle de la fertilité masculine |
Contrôle de la fertilité féminine. |
Fonctions de la reproduction dénigrées
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Fonctions de la reproduction célébrées.
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Structures
culturelles, familiales et sociales
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Structures
culturelles, familiales et sociales
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Descendance à filiation patrilinéaire |
Descendance à filiation matrilinéaire. |
Habitat du couple patrilocal |
Habitat du couple matrilocal. |
Monogamie imposée tout au long de la vie |
Monogamie non obligatoire tout le long de sa vie. |
Fréquentes polygamies |
Rarement polygames. |
Autoritaires |
Démocratiques. |
Hiérarchiques |
Égalitaires. |
Centralisme politique et économique |
"Démocratie de la création et de sa réalisation". |
Spécialistes militaires, castes |
Périodes militaires peu fréquentes. |
Violence, sadisme
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Non-violence, absence de sadisme.
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Religion
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Religion
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Orientée vers le Père, le Mâle |
Orientée vers la Mère, la femme. |
Ascétisme, évitement du plaisir, recherche de la peine |
Le plaisir est bienvenu et institutionnalisé. |
Inhibition, crainte du naturel |
Spontanéité, dévotion au naturel. |
Spécialistes religieux à plein temps |
Absence de spécialistes religieux. |
Guérisseurs et shamans de sexe mâle |
Guérisseurs ou shamans des deux sexes. |
Codes de conduites strictes, conduite morale coercitive, respect de l'autre inculqué par la violence |
Absence de code de conduite, conduite morale innée, respect de l'autre comme de soi-même. |
La femme est la cause du malheur du monde |
La femme et l'homme participent activement au bonheur du monde. |
À cette liste, il manque quasiment l'essentiel qui est : l'attitude de la société vis-à-vis de la femme enceinte, du bébé et du nourrisson :
Dans toutes les sociétés cuirassées, la femme enceinte est angoissée, oppressée, culpabilisée par une multitude de coutumes, de tabous, de restrictions ayant les justifications les plus diverses. L'accouchement est entouré de rites (hygiène excessive, assujettisation, conditions physiques éloignées de ses besoins immédiats, bruits, ambiance gênants, etc.) sensés protéger contre les mauvais esprits considérés plus ou moins consciemment comme réminiscence de péchés ou de fautes le précédent (de fait, puisque quand on enfante on a dû copuler !!!). La relation entre le bébé et la mère est retardée, différée : on sépare physiquement, juste après la naissance, les deux personnes. Le bébé subit immédiatement après la naissance une série de rites religieux ou hygiénistes. La première tétée est différée. Le bébé est étroitement emmailloté dans un carcan restreignant tous ses mouvements. On impose au bébé des déformations physiques (pieds, crâne, etc.). Le bébé est mutilé (circoncision, tailladage). Le nourrisson est considéré comme un être étranger. La mère et le nourrisson sont séparés de la société.
On ne saurait trop insister sur les premières dispositions avec lesquelles on accueille à la vie sociale un nourrisson, qui impliqueront socialement leur reproduction dans leur aptitude au bonheur de vivre. Circoncire un nourrisson, un préadolescent ou un adolescent, ou excire une préadolescente, implique obligatoirement une attitude générale sociale qui corrobore ces mutilations et qui en découle. On doit donc faire en sorte, et autant faire que se peut, que cesse la mutilation afin de voir évoluer le contexte social qui l'implique, par des explications parfaitement au fait des choses et sures de ce qu'elles veulent protéger.
Suivant les prétextes qu'on donne à la circoncision, les attitudes sociales diffèrent : à la circoncision ayant pour prétexte l'hygiène, on trouvera une attitude sociale revendiquant une hégémonie économique du monde (considéré alors comme un territoire légitime) ; à la circoncision pratiquée sous le prétexte du maintient d'une cohésion sociale, on retrouve une hégémonie de conservation d'un territoire (considéré comme légitime) ; à la circoncision pratiquée sous un prétexte religieux, on retrouve une hégémonie de conquête du monde (qu'on considère comme un territoire légitime). A une blessure identique infligée selon un certain prétexte, correspond un moyen singulier de revendiquer quelque chose. C'est presque incroyable ce que provoque de soustraire au corps de l'enfant par le tranchage un morceau de peau lorsqu'on sait culturellement lequel trancher. Une hégémonie veut toujours s'imposer aux autres, quelqu'ils soient (peut-on parler d'amis dans un tel contexte ?), et on comprend intuitivement qu'il y a ici matière à vengeance lorsqu'on se retrouve avoir la force physique de la pratiquer. Et je ne peux que constater que, présentement, là où la circoncision est pratiquée en masse nous trouvons, à l'heure actuelle, les individus les plus belliqueux de la planète. (USA : plus de 52%, pays de l'Islam et Juifs : quasiment 100% de cisconcis). La circoncision est un prétexte physique de plus pour revendiquer militairement quelque chose ; et c'est une blessure qu'il est difficile d'adoucir lorsqu'elle est ressentie douloureuse à cause d'un manque. Dans tous les cas, c'est l'enfance qui est mise en souffrance par un adulte qui a souffert lorsqu'il était enfant.
Toute mutilation physique ou psychique amène à une réflexion spéculative, car il est réellement impossible d'autrement comprendre ce qui vous est arrivé. Aux relations basées sur la réciprocité (directe ou différée) et sur la confiance en soi et en l'autre, sur les largesses de la vie (nature comme auto-production) on se trouve opposé à la méfiance, l'intérêt (au sens physique de l'argent et au sens du système psychique de l'état de demande à l'autre ou de l'autre, la revendication), à l'obligation (que ce soit vis-à-vis de Bons du Trésor ou d'imposition, de devoir envers un tributaire, qui est généralement celui-là même qui vous a infligé cette mutilation), à la valeur (l'espoir de gains du cambiste) apposée matériellement à des actes et des choses servant ensuite de médiation dans les relations humaines et imposées comme telles.
De notre point de vue, sans qu'on veuille ici clarifier une autre topique que le bien-être de vivre socialement, environementalement et personnellement, notre société française est assez bien située entre les deux extrêmes servant ici de référence, plutôt du côté des sociétés peu cuirassées, mais paradoxalement. Car on voit des morceaux énormes encore qui perdurent des comportements inhérents aux sociétés cuirassées. D'énormes progrès ont été faits pour ce qui regarde la naissance ; les femmes se reconnaissent de mieux en plus, bien qu'on veuille à tout prix faire de la liberté conquise une aliénation supplémentaire dans des comportements sexuels (la femme continue, adulte, à jouer encore à la poupée ou à l'être) toujours assujettis aux désirs de domination du mâle (qui ne dénoncent que sa capacité étroite à s'abandonner aux plaisirs de l'amour, c'est à dire sa petite capacité au plaisir de la duoté). On veut absolument que la femme libérée aliène ses nouvelles possibilités d'agir à la satisfaction de l'homme, qu'elle se déprécie ; à cause du fait que cette libération est aussi une libération de l'aliénation des rapports dans lesquels l'homme l'avait jusqu'à maintenant maintenue par les coups et la force pour contenter sa virilité alors qu'il ne s'agit que d'hommité. La femme doit se dégrader pour reconquérir l'homme qui est resté assis sur ses schémas ringards. En fait, la manière féminine d'agir contourne toutes ces obligations par l'appropriation des manières de faire "viriles", même militaires, et cela change, bien sûr, l'ambiance de l'affaire. C'est la femme qui a compris que le substrat de la soumission est l'acceptation par l'être soumis de cette soumission comme intérieure à lui-même, comme partie de lui-même ; et c'est elle qui a compris que cette auto-soumission est l'aliénation même de la liberté de tous.
Se sont les gens qui font la société, pas ceux qui les gouvernent, ou pas tant qu'on le croit ; à moins qu'on ne se soit piégé soi-même stupidement. Le problème est qu'une société pacifique se fera toujours dominer par l'agressivité maladive d'une société militariste ("très cuirassée") : d'un côté on s'est armé, de l'autre non. À moins d'amoindrir les raisons pratiques de cette agressivité maladive (fin de l'emmaillotement - qu'on montre avec ostentation dans des beaux livres d'images comme des exotismes pitiéresques -, en finir avec l'excision, l'infibulation, la circoncision, les tatouages ethniques obligatoires, tous ce qui pousse l'enfant à la résignation : arrangeons-nous !) et à moins de considérer ce pacifisme comme le plus légitime qui soit et de le défendre avec la vigueur qu'il contient innément, il a peu de chance d'advenir lumineusement au monde. Si on voit si peu de société pacifistes sur notre planète, c'est parce qu'elles ont été massacrées par les sociétés militaires, bien évidemment ! Être pacifiste ne veut pas dire être mou, cela veut dire vouloir entretenir la vigueur libre de la vie, qui est de l'amour, c'est-à-dire savoir entretenir la vivacité de la vie, la vigueur chez la femme enceinte, chez le bébé, le nourrisson, l'enfant, l'adolescent, chez soi ! La vigueur sait se rendre l'honnêteté qui lui est nécessaire pour se maintenir comme telle et ainsi se réalise.